COMMENT CRÉER DES EMPLOIS EN AFRIQUE : LES VÉRITÉS DU RAPPORT AFRICA’S PULSE 2025
La dernière édition d’Africa’s Pulse de la Banque mondiale (octobre 2025) met l’accent sur un enjeu majeur : convertir le boom démographique africain en réelles opportunités économiques et résorber la crise de l’emploi qui touche le continent.
Après un passage à vide en 2023, l’Afrique subsaharienne connaît un retour de la croissance économique, évaluée à 3,8 % en 2025 et potentiellement 4,4 % en 2026-2027. Ce rebond est tiré, entre autres, par la Côte d’Ivoire, le Nigeria et l’Éthiopie. Des conditions d’échange avantageuses et la baisse de l’inflation participent à l’augmentation du pouvoir d’achat et stimulent l’investissement privé. Cependant, la réalité demeure nuancée : la croissance par habitant, de 1,3 % seulement en 2025, reste insuffisante pour réduire significativement la pauvreté extrême qui pourrait encore toucher près de la moitié de la population en 2027, soit environ 671 millions de personnes.
Le plus grand défi reste donc la création d’emplois. La main-d’œuvre africaine est amenée à grossir de plus de 620 millions de personnes d’ici un quart de siècle. Or, la majorité des jeunes travailleurs se retrouvent dans des emplois informels, précaires et peu productifs. Face à cette situation, la Banque mondiale propose plusieurs axes d’action : encourager le développement des PME et grandes entreprises génératrices d’emplois stables, réduire les coûts liés à la création d’entreprise pour favoriser l’émergence de start-ups et d’entreprises à fort potentiel, investir massivement dans les infrastructures – énergie, numérique, transport – et dans la formation et l’acquisition de compétences digitales, ainsi que renforcer le cadre institutionnel pour attirer davantage d’investissements privés.
Certains secteurs stratégiques sont identifiés comme porteurs d’emplois : agroalimentaire, industries extractives, tourisme, santé, logement et construction. À titre d’exemple, un emploi créé dans le tourisme génère en moyenne 1,5 emploi supplémentaire dans les activités connexes.
Avec des réformes ambitieuses, une meilleure structuration du secteur privé et une véritable volonté d’intégration régionale, l’Afrique a aujourd’hui les cartes en main pour transformer sa dynamique démographique en un réel moteur de croissance inclusive et de prospérité partagée.
